Nous avons rencontré le Dr Alberto AURECHIO qui travaille dans l’équipe du Téléthon italien (TIGEM) avec le Centre d’expertise des rétinopathies héréditaires à l’hôpital universitaire « Università degli Studi della Campania « Luigi Vanvitelli » à Naples (Italie). Ce service de l’hôpital de Naples est déjà à l’origine de nombreux essais cliniques. Nous en avons profité pour lui poser quelques questions. Le Pr Alberto AURECHIO travaille depuis 2007 sur la recherche d’un médicament en thérapie génique pour soigner la maladie de Stargardt (mentionné sur notre site en « stade pré-clinique » en « thérapie génique » indiqué dans la rubrique « essais clinique en préparation ».
Ci-dessous quelques moments de notre échange en anglais avec le Pr Alberto AURECHIO. Vous pourrez, également l’écouter sur notre chaîne Youtube, au lien suivant.
FS : Bonjour Alberto, depuis combien de temps vous intéressez vous à la maladie de Stargardt ?
J’ai commencé en 2007/2008 à m’intéresser au moyen de délivrer le gène ABCA4 , gène qui est très lours pour un AAV, dans la rétine.
FS : Quel est le principal obstacle avec la gène ABCA4 ?
Pour traiter la rétine en thérapie génique, les scientifiques utilisent, pour la plupart, des AAV (Adeno Associated Virus) qui permettent d’atteindre efficacement la rétine, et en particulier les photorécepteurs. Comme le gène ABCA4 est trop lourd pour les AAV, nous pouvons également utiliser des lentivirus qui eux peuvent emmener avec eux des gènes de la taille d’ABCA4. Mais le lentivirus est beaucoup moins efficace pour pénétrer dans la rétine que l’AAV.
La problématique pour Stargardt est donc de réussir à transporter le lourd gène ABCA4 avec un AAV.
Au cours des premières années, nous avons réussi à fabriquer des AAV boostés pour être capable de porter l’ABCA4. Malheureusement, ces AAV boosté se sont révélés inutilisables sur l’homme pour un essai clinique, du coup nous avons opté pour une autre stratégie qui consiste à couper en deux l’ABCA4 avant de le transporter avec 2 AAV.
Ainsi une fois les photorécepteurs infectés des deux moitiés de gènes apportés par l’AAV, une recombinaison s’opère pour que le gène retrouve son intégrité.
Cette nouvelle stratégie fonctionne mais elle fonctionnait peu efficacement, du coup nous avons développé très récemment une 3ème technologie appelée ‘proteina transplicing » qui permet maintenant aux protéines de se recombiner, et là nous avons de très bons résultats sur la souris.
FS : Sur quels modèles animaux testez-vous votre produit ?
Nous utilisons principalement des souris qui sont atteintes par la maladie de Stargardt.
FS : Pouvez -vous nous décrire votre environnement scientifique ?
TIGEM, le TELETHON Italien est à l’origine du financement de tous nos travaux et propriétaire des brevets que nous avons déposés. Pour poursuivre le développement clinique nous avons récemment créer une société privée « AAvantgarde Bio » pour que des investissements privés puissent co développer le produit. Déjà SOFINOVA, important fonds d’investissement en France, vient de nous rejoindre.
L’essai clinique sera réalisé sous la direction de Francesca SIMONELLI de l’hopital qui a déjà plus de 500 patients Stargardt qu’elle suit cliniquement.
FS : Sans trahir de secret, pouvez vous nous dire quels sont vos projets sur ce programme dans les mois à venir ?
Il nous semble que le produit mis au point est maintenant suffisamment efficace et que nous allons arrêter de l’optimiser. Nous souhaitons maintenant trouver l’argent pour aller en clinique.
FS : Merci beaucoup Alberto et nous vous souhaitons plein de succès pour aller en clinique. Tous les membres de la fondation Stargardt vous souhaitent le meilleur.